Parmi les économistes RePEc actifs sur Twitter (environ 1 200), 16 % sont des femmes (en violet sur le graphique 1). Dans le Top 25 % de ceux-ci par nombre d'abonnés, la proportion de femmes baisse à moins de 13 % et on ne trouve que huit femmes parmi les 100 les plus suivis. D'ailleurs, l'audience qui revient aux femmes dans ce Top 25 % n’atteint pas 7 % (en excluant Paul Krugman, qui compte plus de 4 millions d’abonnés à lui seul), ce qui suggère un déficit de demande quant à leur prise de parole, pas seulement d’offre. La sous-représentation féminine est encore plus forte dans les classements RePEc basés sur le nombre et l’impact des publications, où l’on ne trouve qu’une femme parmi les 100 économistes les mieux classés au monde (en bleu sur le graphique 1). La France fait mieux que les États-Unis et le Royaume Uni mais moins bien que l'Espagne, notamment en termes de femmes classées parmi les 100 meilleurs économistes du pays (9 contre 13 en Espagne).
Des disparités existent aussi selon les champs de recherche. La part de femmes peut même baisser à 9-12 % pour les domaines où elles sont le moins représentées - finance, économétrie, économie du sport - alors qu’elle s’élève à 32-37 % dans ceux où elles sont le plus représentées - démographie, pays de l’Est, économie du tourisme (détail ici). Anusha Chari et Paul Goldsmith-Pinkham montrent également que les femmes sont particulièrement sous-représentées en finance, en macroéconomie et en économie internationale. En termes d’évolution dans le temps, le graphique 2 montre que la part de femmes par cohorte de docteurs sur RePEc au cours des vingt dernières années stagne autour de 17-18 %. La proportion de femmes serait même à la baisse aux États-Unis, selon Justin Wolfers : elles n’y représentent actuellement que 35 % des étudiants en licence d’économie alors qu’elles étaient un peu plus de 40 % dans la seconde moitié des années 90.