Enquête sur l’accès des entreprises au financement : les entreprises font état d’une baisse des taux d’intérêt dans un contexte de pressions liées aux tensions commerciales

  • Les entreprises ont continué de faire état d’une baisse des taux d’intérêt sur les prêts bancaires, tout en indiquant un léger durcissement des autres conditions d’octroi.
  • L’écart de financement pour les prêts bancaires est resté stable, les entreprises déclarant que les besoins en prêts bancaires et leur disponibilité sont restés globalement inchangés.
  • Les anticipations d’inflation médianes à un an des entreprises sont revenues à 2,5 %, après 2,9 %, tandis que les anticipations d’inflation médianes à trois et cinq ans sont demeurées inchangées à 3,0 %.
  • La plupart des entreprises ont déclaré qu’elles avaient été affectées dans une certaine mesure par les tensions commerciales, les entreprises exportant vers les États-Unis et les entreprises du secteur manufacturier étant les plus exposées.
     

Mise en ligne le 21 Juillet 2025

Dans la dernière campagne de l’enquête sur l’accès au financement des entreprises (SAFE), qui couvre le deuxième trimestre 2025, les entreprises de la zone euro ont fait état d’une baisse nette des taux d’intérêt sur les prêts bancaires (pourcentage net de – 14 %, après 12 % le trimestre précédent), ce qui suggère que l’assouplissement de la politique monétaire se transmet aux entreprises. Dans le même temps, un pourcentage net de 16 % des entreprises (après 24 % le trimestre précédent) ont observé des augmentations des autres coûts de financement (c’est-à-dire les charges, frais et commissions) et des exigences en matière de garanties (soit un pourcentage net de 11 %, après 13 % au premier trimestre 2025) (graphique 1).

Dans cette campagne d’enquête, les entreprises ont indiqué un besoin de prêts bancaires globalement inchangé (un pourcentage net de 1 % indiquant une baisse, après 4 % au premier trimestre 2025, graphique 2) et une disponibilité stable des prêts bancaires (un pourcentage net de 1 % indiquant une hausse, après un pourcentage net de 1 % indiquant une baisse au trimestre précédent). L’écart de financement pour les prêts bancaires – un indice rendant compte de la différence entre le besoin et la disponibilité des prêts bancaires – est ainsi resté globalement inchangé (un pourcentage net de   1 %, identique à celui de la précédente campagne d’enquête). Pour les trois prochains mois, les entreprises s’attendent à une amélioration de la disponibilité des financements externes. 

Les entreprises ont continué de percevoir les perspectives économiques générales comme le principal frein à la disponibilité des financements externes (un pourcentage net de 17 %, contre 21 % lors de la précédente campagne d’enquête). Un pourcentage net de 6 % des entreprises ont indiqué une amélioration de la volonté des banques à accorder des prêts (globalement inchangé par rapport à la précédente campagne d’enquête).

Un pourcentage net de 8 % des entreprises déclarent une hausse de leur chiffre d’affaires au cours des trois derniers mois, contre 6 % lors de la précédente campagne d’enquête, un pourcentage net de 23 % d’entre elles se montrant optimistes concernant les perspectives pour le prochain trimestre, mais dans une moindre mesure qu’au trimestre précédent. Les entreprises ont continué de constater une détérioration de leurs bénéfices (un pourcentage net de 13 %, contre 16 % lors de la précédente campagne d’enquête), la baisse étant plus généralisée pour les petites et moyennes entreprises. L’enquête indique qu’un pourcentage net de 50 % des entreprises ont fait état d’une accentuation des tensions sur les coûts au cours des trois derniers mois, dans une moindre mesure toutefois qu’au trimestre précédent.

En moyenne, la croissance attendue des prix de vente des entreprises s’est ralentie, revenant à 2,5 %, après 2,9 % lors de la précédente campagne d’enquête, tandis que le chiffre correspondant pour les salaires s’est établi à 2,8 % (après 3,0 % lors de la précédente campagne) (graphique 3). Dans le même temps, les entreprises ont signalé une augmentation plus faible des coûts des consommations intermédiaires hors main-d’œuvre (3,4 %, après 4,0 % lors de la campagne précédente).

Les anticipations d’inflation des entreprises à court terme ont diminué, tout en demeurant inchangées à plus long terme (graphique 4). Les anticipations médianes relatives à l’inflation annuelle à un an ont diminué pour s’établir à 2,5 %, contre 2,9 %, tandis que les anticipations à trois et cinq ans sont restées inchangées, à 3,0 %. Pour l’inflation à cinq ans, la majorité des entreprises continuent d’indiquer, bien que dans une moindre mesure qu’au cours de la campagne précédente, que les risques entourant les perspectives d’inflation sont orientés à la hausse (52 %, contre 55 %), avec un plus grand nombre d’entreprises percevant des risques équilibrés (33 %, contre 30 %), la part des entreprises observant des risques à la baisse demeurant inchangée à 14 %.

Dans cette campagne d’enquête, des questions ad hoc ont été introduites pour examiner l’incidence des tensions commerciales récentes – en particulier les annonces de droits de douane imposés par les États-Unis – sur les stratégies commerciales des entreprises de la zone euro. L’intensité de l’impact des tensions commerciales varie considérablement selon les entreprises, celles qui exportent vers les États-Unis et celles du secteur manufacturier étant particulièrement exposées. Environ 30 % des entreprises expriment des préoccupations relatives aux retards ou aux pénuries dans les chaînes d’approvisionnement. En outre, les entreprises ont indiqué qu’elles devaient chercher d’autres fournisseurs. Les réponses à l’enquête ont également révélé que les principales stratégies employées pour s’adapter aux évolutions de l’environnement commercial incluent le recentrage des ventes sur les marchés nationaux et de l’UE et la restructuration des chaînes d’approvisionnement (graphique 5). 

Le rapport publié aujourd’hui présente les principaux résultats de la 35e campagne de l’enquête SAFE pour la zone euro. L’enquête a été réalisée entre le 30 mai et le 27 juin 2025. Dans cette campagne d’enquête, les entreprises ont été interrogées sur les évolutions économiques et financières au cours de la période comprise entre avril et juin 2025. En outre, les entreprises ont également fait part de leurs anticipations relatives à l’inflation dans la zone euro, aux prix de vente et aux autres coûts, et elles ont répondu à des questions ad hoc sur les tensions commerciales et les investissements dans les technologies d’intelligence artificielle. L’échantillon recouvrait 5 367 entreprises de la zone euro, dont 4 924 (92 %) comptaient moins de 250 salariés.

Pour toute demande d’information, les médias peuvent s’adresser à M. William Lelieveldt au +49 170 227 9090.
 

Mise à jour le 22 Juillet 2025