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La Banque de France publie des enquêtes de conjoncture : un diagnostic sur l’économie française, sous la forme d’indicateurs de climat des affaires et de prévisions à court terme. L’enquête mensuelle de conjoncture, chaque début de mois, décrit la situation conjoncturelle du mois précédent et prévoit le PIB trimestriel, grâce aux réponses de 8 500 dirigeants d’entreprise.
Selon les chefs d’entreprise participant à notre enquête (environ 8 500 entreprises ou établissements interrogés entre le 27 septembre et le 4 octobre), l’activité a peu évolué en septembre dans l’industrie, et a progressé dans les services marchands et le second œuvre du bâtiment. Pour octobre, les chefs d’entreprise anticipent une progression de l’activité dans l’industrie et les services, et une stabilité dans le bâtiment. Les carnets de commande poursuivent leur érosion dans l’industrie et le bâtiment.
Les difficultés d’approvisionnement se stabilisent à de bas niveaux dans le bâtiment (9 % des entreprises les mentionnent en septembre, comme en août) et dans l’industrie (17 %, comme en août). Les industriels jugent que les prix sont de nouveau en nette baisse pour les matières premières et que ceux des produits finis se stabilisent. Dans les trois grands secteurs, la proportion d’entreprises ayant augmenté leurs prix le mois précédent reste faible, proche de ses niveaux pré-Covid. Dans l’industrie, 6 % des chefs d’entreprise ont baissé leurs prix en septembre, alors que 7 % les ont augmentés.
Les difficultés de recrutement reculent de nouveau en septembre mais restent encore élevées (48 %, après 50 % en août).
La situation de trésorerie reste jugée dégradée dans l’industrie et les services.
Sur la base des résultats de l’enquête, complétés par d’autres indicateurs, le PIB progresserait légèrement au troisième trimestre 2023 (+ 0,1 %) après la hausse surprise du deuxième trimestre (+ 0,5 %).
1. En septembre, l’activité évolue peu dans l’industrie et progresse dans les services marchands et le second oeuvre du bâtiment
En septembre, l’activité est quasi stable dans l’industrie, en-deçà de ce que les chefs d’entreprise avaient anticipé le mois dernier. L’activité progresse toutefois dans la pharmacie, les équipements électriques, les machines et équipements et, plus sensiblement, dans l’aéronautique. Elle est en revanche en repli dans le bois, papier, imprimerie, l’agro-alimentaire et les autres produits industriels.
Sur un an, le TUC (taux d’utilisation des capacités de production) a sensiblement reculé au niveau global, passant de 80 % en août 2022 à 76 % en septembre 2023. Cette érosion est principalement due à l’évolution de la production dans les secteurs des produits en caoutchouc, plastique, des autres produits industriels, du bois, papier, imprimerie et de l’automobile.
Les stocks de produits finis restent jugés élevés en septembre, avec des mouvements contrastés selon les secteurs. Dans la chimie, les produits informatiques, électroniques, optiques et l’automobile, ils se renforcent. À l’inverse, les stocks diminuent dans l’habillement, textile, chaussures.
Dans les services marchands, le ralentissement prévu le mois dernier par les chefs d’entreprise se confirme : l’activité ne progresse que légèrement. Parmi les services aux entreprises, le conseil de gestion, les activités d’architecture et d’ingénierie, la publicité et études de marché, et les activités de nettoyage sont favorablement orientés. Les services aux particuliers – hébergement, restauration et location automobile – progressent sensiblement, portés par différents événements (coupe du monde de rugby, salon nautique, fashion week, reprise des séminaires) et par une météo propice au tourisme. Le travail temporaire est en net repli en septembre, tiré à la baisse notamment par la situation dégradée dans le secteur du gros œuvre ; a contrario, l’aéronautique et l’automobile sont les deux principaux secteurs demandeurs d’intérimaires.
Dans le bâtiment, l’activité dans le second œuvre progresse tandis que le gros œuvre évolue peu.
Les soldes d’opinion sur la situation de trésorerie se dégradent de nouveau dans l’industrie, tirés à la baisse par l’industrie du bois, papier, imprimerie, et l’habillement, textile, chaussures ; ils s’améliorent légèrement dans les services marchands. Ils restent cependant très inférieurs à leur moyenne de long terme.
2. En octobre, selon les anticipations des entreprises, l’activité progresserait dans l’industrie et les services, et serait stable dans le bâtiment
Pour le mois d’octobre, dans l’industrie, les chefs d’entreprise anticipent un léger rebond de l’activité. Celui-ci serait visible dans l’agro-alimentaire, la chimie et les produits informatiques, électroniques et optiques. Le bois, papier, imprimerie serait en revanche en repli.
Dans les services, l’activité progresserait de nouveau. Comme en septembre, le conseil de gestion et les activités d’architecture et d’ingénierie seraient bien orientés. À l’inverse, le travail temporaire serait de nouveau en repli.
Enfin, dans le bâtiment, on retrouve la forte hétérogénéité entre le second œuvre, où les chefs d’entreprise anticipent une légère progression de l’activité, et le gros œuvre, qui enregistrerait un net repli.
L’opinion sur la situation des carnets de commande dans l’industrie se dégrade de nouveau en septembre pour la plupart des secteurs, notamment l’automobile, en raison d’un ralentissement de la demande extérieure en provenance de Chine et des États-Unis. Le niveau des carnets est jugé particulièrement bas dans le bois, papier, imprimerie, l’industrie chimique, le caoutchouc, plastique et l’industrie agro-alimentaire.
Dans le bâtiment, les carnets de commande se réduisent de nouveau sensiblement dans le gros œuvre, où ils sont jugés les plus bas depuis 2015, notamment dans les activités relatives à la construction de maisons individuelles et les travaux de maçonnerie ; les commandes publiques (e.g. réhabilitation de HLM) restent en revanche bien orientées. Cette baisse des carnets touche également en septembre le second œuvre, dans l’installation électrique, la menuiserie et le revêtement des sols : la baisse du volume des transactions dans l’ancien, ainsi que la moindre rotation des locataires, tendent à limiter les travaux de rénovation. Les chefs d’entreprise dans le second œuvre indiquent une très faible visibilité au-delà de la fin d’année.
3. Les difficultés d’approvisionnement restent faibles ; la modération des prix de vente se confirme
En septembre, les difficultés d’approvisionnement se stabilisent à des niveaux bas dans l’industrie (17 %, comme en août) et dans le bâtiment (9 %, comme en août). Dans l’industrie, le solde d’opinion sur les prix des matières premières indique une poursuite de la baisse. Le solde d’opinion sur le prix des produits finis indique une stabilité.
De façon plus détaillée, 7 % des industriels déclarent avoir augmenté leurs prix de vente en septembre, à comparer à 29 % en septembre 2022. Par ailleurs, 6 % des industriels déclarent avoir baissé leurs prix de vente en septembre, en lien avec la détente des prix des matières premières ; en comparaison, cette proportion avoisinait 3 % durant la période pré-Covid (2017-2019), et était tombée à près de 1 % il y a un an. Les baisses de prix de produits finis sont les plus répandues dans le bois, papier, imprimerie, la chimie et la métallurgie. Dans l’agro-alimentaire, les chefs d’entreprise sont désormais aussi nombreux à indiquer des baisses de prix que des hausses (7 %). À titre de comparaison, en septembre 2022, seuls 2 % des chefs d’entreprise indiquaient une baisse, et 43 % une hausse de prix.
Dans le bâtiment, le solde d’opinion sur les prix des devis ralentit très nettement. 11 % des entreprises ont augmenté leurs prix en septembre (à comparer à 49 % en septembre 2022), tandis que 3 % des entreprises indiquent appliquer des baisses de prix, à comparer à moins de 1 % en moyenne entre mi-2021 et fin 2022.
Dans les services, la proportion d’entreprises indiquant une hausse de leur prix s’établit à 11 %, à comparer à 21 % il y a un an. Les hausses de prix sont plus marquées dans l’hébergement et la location automobile.
Les proportions de chefs d’entreprise prévoyant de relever leurs prix en octobre sont proches de celles observées en septembre, dans l’industrie (7 %), les services marchands (10 %) et le bâtiment (10 %). De nouvelles baisses de prix sont prévues par les chefs d’entreprise en octobre dans le bois, papier, imprimerie.
Les chefs d’entreprise ont également été interrogés sur leurs difficultés de recrutement. Celles-ci diminuent de nouveau en septembre, dans les trois grands secteurs, et concernent désormais moins de la moitié (48 %) des entreprises interrogées dans l’ensemble des secteurs, contre 50 % en août.
4. Nos estimations suggèrent une croissance du PIB de 0,1 % au troisième trimestre
Sur la base des informations de l’enquête à un niveau de désagrégation fin, ainsi que d’autres données disponibles (indices de production de l’Insee et données à haute fréquence), nous estimons que le volume du PIB serait en légère hausse de 0,1 % au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent. La hausse du PIB a été nettement plus élevée que prévu au deuxième trimestre, tirée notamment par des phénomènes de rattrapage dans les services de transport et en matière de production d’énergie. Depuis, l’activité économique aurait sensiblement ralenti durant l’été, mais en continuant de croître, portée par les secteurs de l’industrie manufacturière, de l’énergie et des services marchands.
La valeur ajoutée dans l’industrie manufacturière, notamment dans les matériels de transport, a vraisemblablement été soutenue par la fin des perturbations des chaînes de valeur. Le secteur de l’énergie a continué de bénéficier de l’effet positif associé à la réouverture des centrales nucléaires, même si celui-ci devrait s’estomper progressivement. En dépit d’un creux en juillet, l’activité des services marchands paraît avoir fait preuve de résilience lors du troisième trimestre, notamment portée par le commerce, l’hébergement, restauration et l’information, communication. La construction a connu une dégradation, en cohérence avec les baisses observées dans l’indice de production de la construction (IPI) et les mises en chantier, modérée toutefois par l’activité du second œuvre.
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Mise à jour le 25 Juillet 2024