La saison touristique enregistre un niveau d’activité en-deçà de celui observé en 2022. En effet la concurrence d’autres zones et une offre de transport qui semble en baisse, pourraient expliquer cette évolution. Au final les professionnels observent des baisses de volumes aussi bien dans l’hôtellerie que la location de véhicules. Le secteur de la restauration semble être plus sensible aux arbitrages réalisés par les touristes. Pour les autres composantes de l’économie insulaire, la production industrielle demeure en hausse dans toutes les filières comme dans le bâtiment et les travaux publics, la production est sur une tendance haussière mais la vigilance est de mise pour la fin de l’année. À nouveau les difficultés de recrutement sont un frein pour tous les acteurs économiques sur l’ile. Face à un environnement incertain, les professionnels du tourisme et les industriels sont prudents et anticipent une globale stabilité de l’activité.
Selon les chefs d’entreprise participant à notre enquête (environ 8 500 entreprises ou établissements interrogés entre le 28 juin et le 5 juillet), l’activité a légèrement progressé en juin dans l’industrie, et plus nettement dans les services et le bâtiment, avec dans ces deux secteurs une évolution meilleure que prévu le mois dernier. Les anticipations pour le mois en cours semblent, comme souvent ex ante, plus contrastées : les chefs d’entreprise anticipent une stabilité dans l’industrie, une progression dans les services et un recul dans le bâtiment.
Les difficultés d’approvisionnement se stabilisent à des niveaux relativement bas dans le bâtiment (16 % des entreprises les mentionnent en juin, après 15 % en mai) et dans l’industrie (23 %, comme en mai). Pour le troisième mois consécutif, les industriels jugent que les prix sont en nette baisse pour les matières premières et qu’ils se stabilisent pour les produits finis. Les opinions sur les évolutions des prix des services et du bâtiment reviennent à leurs niveaux pré‑Covid. Dans l’industrie, le processus de désinflation se confirme : seuls 8 % des chefs d’entreprise indiquent avoir augmenté leurs prix de vente en juin – ce qui représente un plus bas depuis début 2021 – et 6 % d’entre eux les ont baissés – un plus haut depuis près de trois ans. La proportion d’entreprises ayant baissé leurs prix est également en hausse dans le bâtiment. Les difficultés de recrutement évoluent peu et concernent la moitié des entreprises (50 %).
Notre indicateur d’incertitude remonte sensiblement dans les services et le bâtiment. Dans l’industrie et le gros œuvre du bâtiment, les carnets de commande se stabilisent à des niveaux inférieurs à leur moyenne de long terme. La situation de trésorerie reste jugée dégradée dans l’industrie et dans les services.
Sur la base des résultats de l’enquête, complétés par d’autres indicateurs, nous estimons que la progression du PIB au deuxième trimestre 2023 serait de + 0,1 % par rapport au trimestre précédent.
Points clefs
Comme anticipé, la production industrielle progresse en juin. Cette tendance résulte d’une demande affirmée en direction des industries agroalimentaires, de la fabrication de matériels de transport et des filières de la métallurgie, du bois, de la chimie. En effet les professionnels ont répondu à une demande du continent mais aussi insulaire en rapport avec la saison touristique. Les prix tant à l’achat qu’à la vente n’évoluent quasiment plus. En revanche des matières premières très spécifiques sont très sensibles à la hausse notamment dans la métallurgie et la fabrication de matériel de transport.
Les inquiétudes des professionnels dans les services marchands se confirment avec un recul de l’activité en juin. En effet, le début hésitant de la saison touristique impacte défavorablement les filières de l’hôtellerie, restauration, location de véhicules. Les autres secteurs, nettoyage industriel, ingénierie, conseil enregistrent aussi une évolution défavorable du niveau des transactions. Les prix se sont stabilisés. Les difficultés structurelles de recrutement génèrent un frein à la croissance pour les professionnels.
Comme anticipé, la production amorce un rebond aussi bien dans le bâtiment que les travaux publics. En effet, le carnet de commandes demeure au-delà de son seuil d’équilibre avec une demande publique et privée encore bien orientée. Pour autant, l’ensemble des professionnels s’accordent à dire que les évolutions attendues en fin d’année devraient peser sur la production qui amorcerait une tendance baissière.
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