1. Le secteur financier de la zone euro a continué à se développer à un rythme soutenu après la crise financière de 2007-2008
Les avoirs du secteur financier de la zone euro ont continué de croître à un rythme soutenu après la crise financière mondiale, notamment jusqu’en 2016. Au cours de la période 2009-2018, ils ont en effet augmenté en moyenne de 4 % par an, certes en décélération relativement aux 8 % par an en moyenne sur la période 1999-2008.
À la fin de l’année 2018, les avoirs détenus par le secteur financier de la zone euro s’élevaient à 78 656 milliards d’euros, soit 680 % du PIB 3 de la zone euro, contre 556 % du PIB en 2008 (cf. tableau 1 et encadré 1). Ce ratio était de 406 % en 1999.
Le développement du secteur financier n’est pas un phénomène propre à la zone euro, qui se place dans une situation intermédiaire entre le Japon (qui voit son secteur financier croître plus rapidement en points de PIB) et les États-Unis (dont le secteur financier a crû moins vite en points de PIB). Ainsi, les actifs du secteur financier aux États-Unis et au Japon s’élevaient à, respectivement, 509 % et 735 % du PIB à la fin de l’année 2017, à 468 % et 552 % du PIB à la fin de l’année 2008, et à 394 % et 583 % du PIB à la fin de l’année 1999.
2. Le secteur financier non bancaire, acteur central du secteur financier de la zone euro
La part du secteur bancaire a fortement diminué
Au sein du secteur financier, la part relative du secteur bancaire (organismes de placement collectif, OPC, monétaires inclus), qui s’était légèrement effritée avant 2007, a nettement diminué depuis la crise financière mondiale (cf. graphique 1) 5. On en mesure la réalité en observant que, depuis 2012, les transactions financières 6 annuelles du secteur bancaire (OPC monétaires inclus) ont été inférieures ou égales à 5 % du PIB, alors qu’elles ont été proches de 40 % du PIB en 2007, et égales ou supérieures à 20 % du PIB au cours des trois années précédentes (cf. graphique 2 infra). Cette diminution peut être rapprochée de la baisse d’activité sur le marché interbancaire avec des contreparties non résidentes, et des réglementations post-crise ayant conduit les banques à cantonner et restreindre les opérations sur titres pour compte propre.
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