Selon les chefs d’entreprise qui participent à notre enquête (environ 8 500 entreprises ou établissements interrogés entre le 26 septembre et le 3 octobre, soit avant la démission du Premier ministre, le 6 octobre), l’activité continue de progresser en septembre dans les services marchands et plus modérément dans l’industrie, tandis qu’elle se replie dans le bâtiment après plusieurs mois de hausse. En octobre, d’après les anticipations des entreprises, l’activité évoluerait peu dans les trois secteurs. Les carnets de commandes sont toujours jugés dégarnis dans l’industrie et le bâtiment.
Notre indicateur mensuel d’incertitude, qui se fonde sur une analyse textuelle des commentaires des entreprises interrogées, reste élevé dans les trois secteurs. Les chefs d’entreprise mettent en avant le climat politique national et les tensions commerciales. Les conséquences de la hausse des droits de douane américains sur l’activité sont principalement mentionnées dans les secteurs de l’agroalimentaire et des machines et équipements.
Les prix de vente sont jugés globalement stables dans l’industrie et les services marchands et baissent dans le bâtiment. Dans les trois grands secteurs, la proportion d’entreprises qui ont diminué leurs prix le mois dernier est supérieure à celle des mois de septembre antérieurs, hors période Covid. Les difficultés d’approvisionnement demeurent dans l’ensemble basses, mais remontent très légèrement dans les équipements électriques et les produits informatiques-électroniques-optiques, et restent élevés dans l’aéronautique. Les difficultés de recrutement concernent 17 % des entreprises, en baisse d’un point par rapport au mois dernier.
Sur la base des résultats de l’enquête, complétés par d’autres indicateurs, nous estimons que l’activité continuerait de croître au troisième trimestre au même rythme qu’au trimestre précédent, de l’ordre de 0,3 %.
Points Clefs
L’activité régionale a progressé très modérément dans les services et le BTP, elle est restée stable dans l’industrie où elle est cependant plus faible qu’en septembre 2024. Le second oeuvre a accentué sa progression, les travaux publics ont de nouveau décéléré, le gros oeuvre est stable avec un fort rebond dans la construction de maisons individuelles. Les secteurs de l’armement et de l’aéronautique ont tiré l’activité industrielle. Les problèmes d’approvisionnement restent mineurs mais réapparaissent dans quelques sous-secteurs de l’industrie. Les difficultés de recrutement restent présentes dans les sous-secteurs les plus dynamiques. Les effectifs sont stables dans l’industrie et les services, ils progressent dans le BTP. Les carnets de commandes n’ont pas varié dans l’industrie où ils sont jugés insuffisants. Ils se sont tassés dans le bâtiment et effondrés dans les travaux publics : des craintes se font jour pour le premier semestre 2026, beaucoup de sociétés n’ont que des queues de programmes jusqu’aux prochaines échéances électorales du printemps 2026. Malgré des pressions à la baisse dans plusieurs sous secteurs, les prix de vente ont résisté, sauf dans le BTP. Le prix de l’aluminium augmente, ceux de l’acier, du porc et du lait sont en baisse. Les trésoreries sont toujours jugées insuffisantes dans les services et correctes dans l’industrie.
L’activité de l’industrie, des services et du BTP serait stable en octobre. La faiblesse de la demande et l’attentisme des clients, mais surtout l’accroissement de l’incertitude politique en France sont souvent évoqués. Beaucoup de chefs d’entreprises ont du mal à mesurer l’impact des droits de douane, mais ils réfléchissent à des alternatives telles que des délocalisations, relocalisations ou solutions de contournement pour leur production exportée. Si l’application de la loi EUDR (règlement sur la déforestation) sera probablement reportée, la règlementation CMR récemment modifiée (lutte contre les matières cancérigènes) pourrait impacter prochainement çà et là les prix à la production.
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Updated on the 14th of October 2025