Définition

Le concept d’intermédiation financière non bancaire (IFNB ou NBFI, Non Bank Financial Intermediation) a remplacé celui de « finance de l’ombre » (shadow banking) pour désigner plus largement l’ensemble des entités de collecte de fonds et d’octroi de financements situés hors du système bancaire. Ce sont tant des acteurs traditionnels, comme les assureurs, que des fonds d’investissement (fonds monétaires, actions, obligataires, hedge funds). Ce secteur a connu une croissance importante au cours des dernières années et représente désormais près de la moitié des actifs financiers mondiaux. Au vu de son importance comme source de financement dans l’Union européenne, le renforcement de la résilience de ce secteur est complémentaire de la relance de l’Union pour l’épargne et l’investissement (UEI).

Contexte et enjeux

La crise financière de 2007-2008 ainsi que des épisodes récents, tels que le phénomène de « course à la liquidité » observé dans le contexte de la crise sanitaire Covid-19, ont mis en évidence les vulnérabilités associées à la NBFI et le risque qu’elle pose pour la stabilité financière. Des fonds recourent ainsi à un levier d’endettement élevé pour investir des montants supérieurs au capital détenu, source de fragilité en cas de retournement rapide des marchés, et beaucoup présentent un écart de liquidité entre les actifs détenus et les possibilités de retrait offertes à leurs investisseurs. Les liens étroits entre la NBFI et le reste du système financier, en particulier bancaire, peuvent faciliter la transmission de chocs et les amplifier, créant un risque systémique.

La Banque de France et l’ACPR sont fortement investies dans les réflexions européennes et internationales en cours, pour renforcer la résilience de la NBFI. À cet égard, la Banque de France et l’ACPR ont grandement participé à la rédaction de la réponse commune de l’Eurosystème à la consultation de la Commission européenne sur l’adéquation du cadre macroprudentiel pour la NBFI. Des travaux sont également menés au sein du Conseil de stabilité financière (Financial Stability Board) et du Comité européen du risque systémique (European Systemic Risk Board).

Les pistes d’action envisagées

Les pistes d’action envisagées visent à mieux encadrer les pratiques de la NBFI et à la doter, ainsi que les autorités publiques compétentes, d’outils pour prévenir les crises et, le cas échéant, mieux les gérer. En effet, la réglementation actuelle se concentre principalement sur des mesures microprudentielles et de protection des investisseurs. Pour mieux prendre en compte le risque systémique associé à la NBFI, la Banque de France est favorable au développement d’un cadre macroprudentiel spécifique visant à prendre en compte l’impact potentiel de la NBFI sur le système financier dans son ensemble et l’économie. Un tel cadre renforcera non seulement la résilience de la NBFI, mais contribuera également à améliorer la résilience du secteur bancaire à la lumière de l’interconnexion croissante entre les banques et la NBFI.
 

Ressources et documents

Updated on the 28th of November 2024