Selon les chefs d’entreprise qui participent à notre enquête (environ 8 500 entreprises ou établissements interrogés entre le 27 mars et le 3 avril, soit pour l’essentiel juste avant les annonces du 2 avril par les États-Unis de hausses importantes et généralisées des droits de douane), l’activité a progressé en mars dans l’industrie et les services marchands, et a peu évolué dans le bâtiment. En avril, d’après les anticipations des entreprises, l’activité resterait orientée à la hausse dans les services marchands ainsi que dans l’industrie (mais à un rythme plus ralenti qu’en mars), et continuerait de peu évoluer dans le bâtiment. Les carnets de commandes restent jugés bas dans l’industrie hors aéronautique.
Les chefs d’entreprise font état du manque de visibilité lié au contexte national et international. En particulier, les industriels mentionnent les effets possibles des hausses attendues de tarifs douaniers par les États-Unis. Toutefois, notre indicateur d’incertitude ne monte que légèrement à partir de ses niveaux élevés, compte tenu du fait que notre enquête a été menée principalement avant les annonces américaines du 2 avril.
L’évolution des prix des matières premières est jugée très modérée dans l’industrie. Le retour à la normale en matière de fixation des prix de vente est confirmé, y compris désormais pour les services marchands.
Sur la base des résultats de l’enquête, complétés par d’autres indicateurs, nous estimons que le PIB progresserait au premier trimestre de l’ordre de 0,2 %, après une baisse de 0,1 % au quatrième trimestre.
Points clefs
L’ensemble des branches industrielles enregistre une hausse des volumes en mars, portées par une progression des entrées d’ordres, tant nationales qu’internationales. Néanmoins, les carnets de commandes restent fortement entamés, et la situation de l’emploi continue de se détériorer, en particulier dans la filière automobile. Les trésoreries demeurent à des niveaux jugés insatisfaisants, pénalisées par un allongement généralisé des délais de paiement des clients et une marge d’exploitation qui peine à se redresser. En effet, les prix de vente stagnent tandis que les coûts des intrants poursuivent une hausse modérée. Dans ce contexte, les industriels prévoient un maintien des cadences de production et une reconduction des effectifs actuels.
Après le coup d’arrêt observé dans les services marchands en février, l’activité se stabilise. Les évolutions restent toutefois contrastées selon les secteurs : le transport, l’entreposage ainsi que les activités techniques et d’ingénierie accusent un repli, tandis que l’hébergement restauration et l'information communication enregistrent une progression des volumes d’affaires. Les moyens humains sont globalement stables, bien que les difficultés de recrutement persistent. Les liquidités demeurent fragiles dans plusieurs filières, nécessitant parfois des relances pour obtenir le règlement des clients. Les tarifs peinent à évoluer favorablement. Les prévisions à court terme s’orientent vers une hausse du nombre de prestations, sans perspective immédiate de création d’emplois.
L’activité sur les chantiers s’intensifie très légèrement, restant toutefois inférieure à celle enregistrée à la même période l’an passé. La situation diverge selon les segments : le second œuvre affiche une dynamique plus favorable, avec un carnet de commandes jugé convenable et des recrutements pour respecter les délais. À l’inverse, le gros œuvre continue de reculer, confronté à une visibilité réduite et un carnet de commandes préoccupant. L’emploi dans cette branche se dégrade encore, tandis que les prix poursuivent leur baisse sous l’effet d’une demande atone et d’une concurrence exacerbée. Au global, un léger fléchissement de l’activité est anticipé dans les semaines à venir, bien que des recrutements restent attendus, principalement dans le second œuvre.
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Updated on the 14th of April 2025