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Tendances régionales en Corse – Avril 2024

Mise en ligne le 17 Mai 2024

En avril, l’économie régionale reprend des « couleurs » avec un début de la saison touristique plus précoce et qui bénéficie à de nombreuses filières de l’économie.
Dans les services marchands, les filières de l’hôtellerie-restauration et dans l’industrie, le secteur de l’agroalimentaire profitent de ce rebond de l’activité.

Globalement, l’économie Corse atteint les niveaux d’activité observés en 2023.

La tendance de fond dans le bâtiment perdure avec un carnet de commandes jugé particulièrement faible qui obère la visibilité des professionnels.

Les prix sont stables et les effectifs se renforcent à la faveur d’embauches de saisonniers dans les filières touristiques.

Hormis dans le bâtiment, les anticipations formulées par les chefs d’entreprise montrent le maintien d’une orientation positive de l’activité.

Selon les chefs d’entreprise participant à notre enquête (environ 8 500 entreprises ou établissements interrogés entre le 26 avril et le 6 mai), l’activité a progressé en avril dans les services marchands, et plus sensiblement qu’anticipé le mois dernier dans l’industrie et le bâtiment, à la faveur notamment d’un rattrapage après un mois de mars en retrait et en vue d’un mois de mai au ralenti en raison des congés et fermetures liés au positionnement des jours fériés. D’après les anticipations des entreprises pour mai, l’activité est en effet attendue en repli dans l’industrie et le bâtiment, et évoluerait peu dans les services. Ces anticipations sont toutefois à interpréter avec prudence compte tenu des effets de calendrier. Les carnets de commandes restent jugés dégradés dans quasiment tous les secteurs de l’industrie, à l’exception notable de l’aéronautique ; dans le gros œuvre du bâtiment, ils demeurent très en retrait par rapport à la période pré-Covid en raison de la morosité du marché de la construction de logements neufs.

La modération des prix de vente se poursuit. Selon les industriels, les prix des matières premières continuent de diminuer bien que plus légèrement. Dans l’industrie et le bâtiment, la proportion d’entreprises ayant augmenté leurs prix ce mois-ci (respectivement 6 % et 2 %) se situe un peu en dessous de leurs niveaux des mois d’avril d’avant Covid. Parallèlement, la proportion de celles indiquant des baisses de prix (respectivement 5 % et 8 %) est supérieure à celle d’avant-Covid. Dans les services marchands, la proportion d’entreprises indiquant une hausse de leurs prix (12 %) ne s’est pas encore complètement normalisée.

Les difficultés de recrutement poursuivent leur lent repli, à un niveau encore élevé : 38 % des entreprises les mentionnent en avril (après 39 % en mars).

Sur la base des résultats de l’enquête, complétés par d’autres indicateurs, nous estimons que le PIB progresserait légèrement au deuxième trimestre 2024, après une hausse de + 0,2 % au premier trimestre.

Cette prévision reste toutefois encore très préliminaire, en raison des spécificités du calendrier de ce mois de mai et du changement de base à venir (31 mai) des comptes nationaux publiés par l’Insee.

Points clefs

La production industrielle s’est globalement stabilisée et se caractérise par des évolutions hétérogènes. La filière de l’industrie agroalimentaire est la seule en progression, le secteur de la fabrication pour les transports se stabilise et celui des autres produits industriels marque le pas notamment dans les filières liées au bâtiment. Le redressement dans la filière IAA doit être nuancé par une situation toujours en deçà de son point d’équilibre. Les effectifs et les prix, tant à l’achat qu’à la vente, n’enregistrent pas d’évolution.

Comme attendu, dans les services marchands, le niveau des transactions se renforce nettement. En effet, la saison touristique a débuté plus tôt en raison de fêtes Pascales tout début avril. Les filières du transport, de l’hôtellerie, de la restauration et de la location automobiles enregistrent collectivement un net rebond. Les autres filières (nettoyage, conseil, ingénierie etc.) sont elles aussi sur une tendance favorable. Les prix ont été ajustés à la période de début de saison. Les plans de recrutement sont globalement bien maitrisés, ce qui constitue une belle amélioration par rapport au deux dernières années.

La production dans le bâtiment enregistre un rebond ponctuel porté par le secteur du gros œuvre. Pour ce dernier, la finalisation de chantiers a pu se réaliser après les reports ou ralentissements dus aux mauvaises conditions météorologiques en mars. À l’inverse, la filière du second œuvre subit toujours une érosion de ces flux. La demande, tant privée que publique, reste faible. Les carnets de commandes offrent une visibilité réduite à 2 mois contre plus de 6 mois sur les deux dernières années. Les prix et les effectifs évoluent dans d’étroites limites.

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Mise à jour le 17 Mai 2024