De quoi parle-t-on ?
Ces dernières années ont vu l’apparition de méthodes de paiement dites « alternatives », qui présentent la spécificité de permettre d’effectuer des transactions libellées dans des unités autres qu’en monnaie ayant cours légal. Parmi eux, les cryptoactifs ne constituent pas des moyens de paiement au sens légal.
Un cryptoactif est un actif numérique (ou digital), créé grâce à l’utilisation de technologies de cryptographie. Ils sont nommés ainsi car ils s’apparentent à des actifs financiers et sont créés et utilisés via des technologies de cryptage. Les cryptoactifs sont parfois appelés abusivement cryptomonnaies mais ne doivent pas être confondus avec une monnaie.
Il existe plusieurs types de cryptoactifs. Les cryptoactifs de première génération, tels que le Bitcoin et l’Ethéréum, n’ont pas de cours légal ni de valeur intrinsèque. Ils constituent donc des actifs spéculatifs et très risqués. Depuis, des projets de « stablecoins » (tels que le projet DIEM) essayent de dépasser ces limites en ayant pour ambition d’avoir une valeur plus stable. Pour cela, leur cours serait lié à celui d’un actif de référence (l’or, l’euro, le dollar, un groupe de monnaies, etc.) afin d’ancrer leur évolution à l’économie réelle et de moins fluctuer, d’où leur nom. Les stablecoins peuvent être vus comme une deuxième génération de cryptoactifs.
Ces services sont-ils réglementés ?
En l’absence de réglementation internationale des services sur cryptoactifs, plusieurs initiatives ont été lancées ces dernières années dans différents États. La France figure au premier rang des juridictions ayant apporté très rapidement des réponses à ses acteurs. La loi PACTE (loi no 2019-486 du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises) a instauré le statut de prestataire de services sur actifs numériques (PSAN) qui couvre les activités suivantes : conservation d’actifs numériques pour le compte de tiers, achat/vente d’actifs numériques contre une monnaie ayant cours légal (ou contre d’autres actifs numériques), exploitation d’une plateforme de négociation d’actifs numériques, réception et transmission d’ordres pour le compte de tiers, gestion de portefeuille pour le compte de tiers – ainsi que d’autres services complémentaires (conseil, prise ferme, placement garanti et placement non garanti). La conservation d’actifs numériques pour le compte de tiers et l’achat/vente d’actifs numériques contre une monnaie ayant cours légal doivent faire l’objet d’un enregistrement obligatoire auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Les PSAN qui le souhaitent peuvent également solliciter un agrément optionnel auprès de cette institution.
Pour apporter une solution européenne à ces questions, la Commission européenne a publié en 2020 un projet de règlement dédié aux marchés sur cryptoactifs (MiCA), qui introduit un régime pilote pour les infrastructures de marché qui souhaitent négocier et régler des opérations sur instruments financiers sous forme de cryptoactifs.