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Les salons de réception

Dans la partie XVIIe siècle de la Banque, se trouvent les salons de réception. Les tableaux célèbres de Fragonard et de Boucher y sont exposés. Ces salons ne sont visibles que lors des journées du Patrimoine ou pour des évènements exceptionnels.

La Fête à Saint-Cloud de Fragonard

Ce chef d'œuvre de Fragonard est très certainement entré dans les collections de la Banque de France à l’occasion du rachat, en janvier 1806, de la maison de M. Marchal de Sainscy, rue des Fossés-Montmartre (actuellement rue d’Aboukir). Le tableau, ainsi que les trois Casanova qui avaient été commandités par l’ancien propriétaire devaient faire partie du décor[1]. Lorsque, la Banque déménagea en 1811 pour son siège actuel, les quatre toiles suivirent.

La fête à Saint-Cloud – nom donné à la fin du XIXème siècle – forme un ensemble avec les autres toiles de la National Gallery de Washington (La balançoire, Le colin-maillard, Le cheval fondu et La main chaude) qui ont probablement été découpées dans un panneau plus grand.


[1] Pierre Rosenberg, « Fragonard, La fête à Saint-Cloud, Louis-Pierre-Sébastien Marchal de Sainscy et la Banque de France » in Place des Victoires, Histoire, architecture, société (Édité par Isabelle Dubois, Alexandre Gady, Hendrik Ziegler), MSH, 2003 http://www.editions-msh.fr/livre/?GCOI=27351100864110

La Fête à Saint-Cloud de Fragonard

Les deux toiles de Boucher

Ces deux toiles peintes par Boucher font partie d’un ensemble de quatre toiles (Sylvie guérissant Philis piquée par une abeille, Aminte délivrant Sylvie surprise par un satyre, Sylvie fuyant le loup qu'elle a blessé, Aminte reprenant connaissance dans les bras de Sylvie) inspirées de l’Aminte du Tasse. L’ensemble fut commandé par Mme de Pompadour pour son château de Crécy racheté en 1757 par le duc de Penthièvre, fils du comte de Toulouse.

Sylvie guérissant Philis piquée par une abeille, Aminte délivrant Sylvie surprise par un satyre décoraient la chambre de la princesse de Lamballe dans l’hôtel de Toulouse. Les deux autres qui étaient accrochées au château de Chanteloup sont maintenant conservées au musée des beaux-arts de Tours.

Les deux toiles de Boucher

Sylvie guérissant Philis piquée par une abeille
Aminte délivrant Sylvie surprise par un satyre

Vertumne & Pomone, la Terre

Le destin de cette tenture est assez mystérieux, elle faisait partie d’un cycle consacré aux quatre éléments. Commandée en XXXX par Madame de Montespan pour la représenter avec Louis XIV ainsi que leurs deux fils[1]. L’Air était consacré au roi sous les traits de Jupiter, le Feu au duc du Maine, l’Eau au comte de Toulouse avec Neptune et la Terre à Madame de Montespan avec Cybèle. L’Air[2] et le Feu[3] appartiennent au Metropolitan Museum of Art de New York. L’Eau a disparu.

Quelques années plus tard, pour une raison inconnue, le médaillon central qui devait représenter Madame de Montespan ainsi que le médaillon supérieur qui illustrait probablement la Terre, ont été découpés. Ils furent remplacés, d’une part, par Vertumne et Pomone, et d’autre part par les trois fleurs de lys et la barre de bâtardise qui sont les armes du comte de Toulouse.

Le médaillon de Vertumne et Pomone est la copie d’un tableau conservé au château de Fontenay en Normandie, qui a disparu pendant la seconde guerre mondiale[4]. Ce tableau, dont l’auteur demeure inconnu, représentait Mademoiselle de Blois sous les traits de Pomone, jeune nymphe d’une grande beauté et divinité des fruits, et le Comte de Toulouse en dieu Vertumne déguisé en femme. Ce tableau était le pendant d’une toile de François de Troy (1691) qui avait peint le duc du Maine et mademoiselle de Nantes sous les traits de Pâris et Vénus.

Sur la tapisserie, le comte de Toulouse est le personnage de gauche en robe (Vertumne).

Tapisserie Vertumne & Pomone

 

Les triomphes marins

Cet ensemble de quatre tentures représentent Le triomphe de Vénus, Vénus et Anchise, Vénus donnant ses armes à Énée et Vénus guidant Énée alors qu’Eurus détruit la flotte troyenne[5]. Ces tentures furent tissées par l’atelier parisien de Béhagle vers 1697.

Sur fond de « palais chimérique, digne de l’apothéose d’un opéra de Lulli, avec ses colonnes tout incrustées de coquillages et de coraux[6] », Vénus est mise en scène. Comme le note avec justesse Charissa Bremer-David, l’ensemble est une allégorie à Madame de Montespan représentée sous les traits de Vénus. Dans la première tapisserie, Vénus apparaît seule dans son char tiré par deux chevaux marins et précédé par des tritons. Sur la suivante, Vénus est représentée en gloire au pied d’Anchise. Les deux dernières tapisseries évoquent des passages de l’Énéide. Vénus remet à son fils Énée les armes forgées par Vulcain. Vénus sauve son fils du naufrage provoqué par la colère de Junon qui a déchaîné Eurus, le vent des tempêtes. Cette histoire est à mettre en parallèle avec celle d’Athénaïs de Montespan (1640-1707) qui fut la maîtresse du roi Louis XIV de 1667 à 1683. Son fils, Louis-Alexandre, Comte de Toulouse (1678-1737) reçut, grâce à elle, honneurs et commandements[7].

Le comte de Toulouse est représenté sous les traits d’Énée.

 

Le baromètre et le thermomètre

Cette paire de baromètre et de thermomètre en marqueterie et décor de bronze doré de l’ébéniste André-Charles Boulle (vers 1720) et  Gilles-Marie Oppenord. Ils sont décorés de homards, ancre de marine, vent soufflant (Eurus).

 

Le thermomètre     Le baromètre

Ils formaient un ensemble avec le grand régulateur de parquet (horloge) qui est aujourd’hui conservé au Louvre[8].

 

 


[1] Danièle Véron-Denise, « Vertumne et Pomone à la Banque de France ; nouvelles précisions sur une tenture brodée du comte de Toulouse », in Bulletin de la Société de l’Histoire de l’Art français, Année 2005, 2006, pp. 83-100.

[4] Véron-Denise, op. cit.

[5] Enéide, chant 1, v.384-388

[6] Roger-Armand Weigert, « La tenture des triomphes marins d’après Jean I Bérain », in Gazette des Beaux-Arts, pp. 329-334

[7] Légitimé le 22 novembre 1681 et fait comte de Toulouse, amiral de France (23 novembre 1683), chevalier des ordres du roi (Saint-Michel et Saint-Esprit) le 2 février 1693, premier rang après les princes du sang (avant les ducs-pairs) déclaration du 5 mai 1694, lieutenant général des armées du roi, le 3 août 1697.
[8] http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/regulateur

Visite virtuelle 3D de l’hôtel de Toulouse

Updated on: 09/21/2021 12:13