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Changement climatique et finance durable

Cette page réunit l’ensemble des travaux et actualités de la Banque de France et l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) en matière de prise en compte du changement climatique et de finance durable.

La Banque de France et l’ACPR : deux institutions ambitieuses et résolues dans leur contribution à la lutte contre le changement climatique

Vous souhaitez comprendre pourquoi une banque centrale s'intéresse au changement climatique ? Que signifie être un investisseur « responsable » ? À quoi sert un stress test climatique ? Qu'est-ce que le Réseau pour le verdissement du système financier (NGFS) ? Pourquoi avoir créé un Centre sur le Changement Climatique à la Banque de France ? Nathalie Aufauvre, Alexandre Gautier, Laurent Clerc, Jean Boissinot et Bertille Delaveau vous répondent en moins de deux minutes !


Les risques associés au changement climatique sont une source de risque financier et, partant, doivent être analysés et appréhendés par les banques centrales et les superviseurs. Si la responsabilité première en matière de politique climatique revient aux gouvernements (engagement vers la neutralité carbone, politiques sectorielles, taxes, incitations fiscales, etc.), banques centrales et superviseurs doivent agir au titre de leur mandat, en particulier, en matière de stabilité financière et de stabilité des prix. Ces autorités peuvent également encourager le développement de la finance dite « durable » à travers des actions en matière d’investissement responsable ou de recherche. Les enjeux liés au changement climatique sont considérables et, alors que la lutte contre le changement climatique nécessite l’implication de chacun, le rôle du secteur financier dans le financement de la transition vers une économie bas carbone est déterminant.

 
 
« À la Banque de France et de plus en plus au sein de l’Eurosystème, nous sommes animés d’une ambition simple mais tenace :
faire tout notre possible pour soutenir et compléter l’action collective en matière de lutte contre le réchauffement climatique ».
 
François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France (février 2021)
 

En mars 2021, la Banque de France a annoncé la création d’un « Centre sur le Changement Climatique », dont les trois missions principales sont : coordonner les actions de la Banque de France et de l’ACPR en matière de prise en compte des enjeux climatiques ; analyser les risques associés au changement climatique sur le secteur financier, en lien étroit avec l’ensemble des experts métiers des deux institutions ; assurer le secrétariat du Réseau des banques centrales et des superviseurs pour le verdissement du système financier (NGFS, voir ci-dessous). La Banque de France avait créé un Service de la Finance Durable dès 2019, devenant alors l’une des toutes premières banques centrales au monde à se doter d’une équipe totalement dédiée aux enjeux climatiques. La création du Centre approfondit et élargit cet engagement.
 
En novembre 2021, à l'occasion de la COP26, la Banque de France et l'ACPR ont pubié un manifeste sur la finance verte.

 

Découvrez les actions de la Banque de France et de l’ACPR

1. Agir pour préserver la stabilité financière


Les risques associés au changement climatique, qu’ils soient physiques ou dits « de transition », sont une source de risque financier. Au titre de leur mandat de stabilité financière, la Banque de France et l’ACPR agissent afin de mieux connaître l’exposition des secteurs bancaire et de l’assurance français à ces risques et de s’assurer qu’ils sont en mesure d’y faire face.
 
Depuis plusieurs années, la Banque de France et l’ACPR ont travaillé en ce sens. En 2020, l’ACPR a notamment lancé un exercice pilote climatique, soit un test de résistance aux risques financiers liés au changement climatique à horizon 2050, dont les résultats ont été publiés en mai 2021 (voir lien hypertexte ci-dessous).

L’ACPR a également mis en place une Commission Climat et Finance Durable fin 2019. Elle a pour mission principale d’éclairer l’ACPR sur la façon de prendre en compte les enjeux liés au changement climatique ainsi que sur les développements en matière de finance durable. Elle contribue également au suivi par l’ACPR des engagements pris par les intermédiaires financiers relevant de son champ de compétence. Elle est composée de représentants du secteur financier, du monde académique et de représentants choisis parmi les associations ou cercles de réflexion actifs dans le domaine couvert par la Commission consultative.

2. Intégrer les enjeux climatiques à la politique monétaire

Sans même invoquer les objectifs « secondaires » de l’Eurosystème qui incluent la protection de l’environnement, le climat est lié au cœur du mandat monétaire : la stabilité des prix.
 
La transition vers une économie bas carbone, grâce notamment à la mise en place de politiques de transition et aux évolutions technologiques, peut se répercuter sur les prix – à commencer par ceux de l’énergie –, engendrer des pressions inflationnistes et peser sur l’activité. Outre les risques de transition, les évènements climatiques ont des effets de plus en plus visibles dès aujourd’hui sur l’activité et les prix alimentaires.

 
« La prise en compte du changement climatique par l’Eurosystème n’est ni un abus de mission, ni une simple conviction militante ou une mode ; c’est un impératif que nous devons poursuivre au nom même de notre mandat actuel et pour assurer la bonne mise en œuvre de la politique monétaire ».
 
François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France (février 2021)
 

3. Contribuer à un investissement responsable

Depuis 2018, la Banque de France met en œuvre une démarche d’investissement responsable sur ses investissements propres. Elle applique ainsi une stratégie d’investissement responsable à la gestion de deux portefeuilles d’actifs, dont elle a la pleine et entière responsabilité : les portefeuilles adossés à ses fonds propres et aux engagements de retraites.

Depuis 2019, la Banque de France publie également un rapport annuel d’investissement responsable, qui présente sa stratégie, ses résultats et ses méthodologies.

4. Développer la recherche

 
L’activité de recherche est déterminante afin de mieux comprendre les enjeux financiers liés aux effets du changement climatique ou aux politiques publiques mises en place en matière climatique, mais aussi pour explorer des pistes relatives à la prise en compte de ces enjeux dans les activités de la Banque de France et de l’ACPR.
 
Depuis plusieurs années, la Banque de France a ainsi développé un agenda de recherche ambitieux et mis en place un réseau de recherche interne « climat et finance verte », réunissant des chercheurs de l’ensemble des directions générales.

Retrouvez l'ensemble des publications de recherche de la Banque de France relatives au changement climatique et à la finance verte ci-dessous.
Depuis 2018, la Banque de France offre également à de jeunes chercheurs en finance verte un soutien pour des projets de recherche nouveaux ou en cours.

5. Participer aux travaux internationaux

La Banque de France et l’ACPR participent à de nombreux travaux au niveau européens (Eurosystème, Autorité Bancaire Européenne, Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles) mais également internationaux (Conseil de stabilité financière, Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, Association internationale des contrôleurs d'assurance, Sustainable Insurance Forum, G20 Study Group on Sustainable Finance).
 
Cela est particulièrement vrai s’agissant du Réseau des banques centrales et des superviseurs pour le verdissement du système financier, plus connu sous le nom anglais Network for Greening the Financial System (NGFS). La Banque de France et l’ACPR font ainsi partie des membres fondateurs du NGFS, lancé lors du One Planet Summit de décembre 2017 à Paris. Le NGFS se définit comme une « coalition des bonnes volontés », un forum reposant sur le volontariat avec essentiellement trois objectifs : partager les meilleures pratiques entre pairs ; contribuer au développement de la gestion des risques liés au climat et à l'environnement dans le secteur financier ; et mobiliser la finance classique afin de soutenir la transition vers une économie durable. La Banque de France assure le secrétariat du NGFS depuis sa création.
 
 

6 . Mettre à disposition des statistiques de référence harmonisées au niveau européen

Dans le cadre du comité statistique du SEBC, la Banque de France a élaboré  avec la BCE et les banques centrales nationales  de nouveaux indicateurs statistiques visant à analyser les risques et les opportunités de la transition climatique. Ces indicateurs portent sur (i) les instruments financiers verts ; (ii) des indicateurs sur les expositions des institutions financières aux risques physiques ; (iii) des indicateurs sur l'empreinte carbone des portefeuilles des institutions financières. Ils visent à alimenter des analyses selon deux perspectives : les « émissions de carbone financées » par le secteur financier, et les expositions du secteur financier à des contreparties dont l’activité économique est intensive en émission.

Le développement de ces statistiques – qui sont dans un premier temps publiées, pour certaines d’entre elles, en tant qu’indicateurs expérimentaux ou indicateurs analytiques (c’est-à-dire mis à disposition à des fins de recherche) soutiendra la prise en compte de ces mesures de risque dans les actions liées à la politique monétaire, au système financier et à la transition climatique.

La présentation et le  premier rapport sur ces indicateurs sur le changement climatique sont disponibles sur le site de la BCE: Climate change-related indicators (europa.eu)

Consultez les discours récents du gouverneur de la Banque de France

Le gouverneur de la Banque de France, également Président de l’ACPR, s’exprime régulièrement sur les enjeux liés au changement climatique. Retrouvez ci-dessous ses principaux discours. 

Découvrez les évènements organisés par la Banque de France

Updated on: 01/24/2023 16:40