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Prix Banque de France « Jeunes Chercheurs en Finance Verte »

La Banque de France offre chaque année depuis 2018 un soutien à de jeunes chercheurs en Finance Verte : ce soutien prend notamment la forme d’un financement, à hauteur de 3000 euros.

Pourquoi la Banque de France a-t-elle souhaité créer un Prix « Jeunes Chercheurs en Finance Verte » ?

Le rôle de la « Finance verte » dans la lutte contre le changement climatique a été inscrit expressément à l’Article 2 de l’Accord de Paris de 2015 sur le climat : les flux financiers doivent être rendus compatibles avec un développement à faible émission de gaz à effet de serre et résilient aux changements climatiques.

Le financement de la transition vers une économie bas carbone ne peut en effet être assuré uniquement par les acteurs publics. C’est l’ensemble du système financier qui doit s’adapter à cet enjeu majeur pour mieux prendre en compte les risques que le changement climatique fait peser sur les acteurs économiques et financiers et pour saisir les opportunités liées à une réorientation des flux financiers.

Ces dernières années, de nombreuses initiatives ont été prises à la fois par les acteurs financiers et leurs régulateurs pour engager cette transformation. Ainsi, au sommet international sur le climat (« One Planet Summit ») qui s'est tenu à Paris en décembre 2017, la Banque de France a pris l’initiative de la mise en place du Réseau des banques centrales et des superviseurs pour le verdissement du système financier (Central Banks and Supervisors Network for Greening the Financial System – NGFS). Ce réseau est un forum reposant sur le volontariat et le consensus et dont l’objectif est de partager les meilleures pratiques, de contribuer au développement de la gestion des risques liés au climat et à l’environnement dans le secteur financier, et de mobiliser la finance classique afin de soutenir la transition vers une économie durable.

Tous les travaux engagés jusqu’à présent soulignent l’importance de poursuivre et développer les travaux de recherche académique en vue d’améliorer notre savoir collectif sur l'incidence exercée par les risques liés au climat sur le secteur financier et sur le financement de la transition vers une économie à faible émission de carbone.

En octroyant un Prix « Jeunes Chercheurs en Finance Verte » depuis 2018, la Banque de France a souhaité donner un signal de son engagement en faveur d’un développement des travaux de recherche nécessaires.
 

Nos lauréats témoignent

Mathias Reynaert (Lauréat 2021)

« En 2021, le jury du prix « Jeunes Chercheurs en Finance Verte » a récompensé mon travail sur l'évaluation de la réglementation environnementale sur le marché automobile européen. À partir d’une base de données riche sur les résultats de marché, combinée à des modèles économiques sur les comportements stratégiques des entreprises, mon travail souligne que comprendre la mise en œuvre à la fois politique et pratique de la réglementation de manière croisée avec les réponses stratégiques des entreprises est crucial pour évaluer les conséquences en termes de bien-être des normes d'émission. Une mesure fiable des taux d'émission jouerait un rôle essentiel dans le secteur automobile, et nous devrions voir dans les rapports malhonnêtes publiés par des entreprises du secteur automobile une leçon pour la mesure des émissions dans le cadre d'autres réglementations et, plus largement, dans le cadre de la performance ESG. Ce prix m'a donné la reconnaissance et les moyens d'approfondir mon programme de recherche sur ces sujets. »

Le communiqué de presse est consultable ici

 

 

Olivier David Zerbib (Lauréat 2020)

Les investisseurs verts ont des préférences non-pécuniaires pour les enjeux environnementaux qui nourrissent leurs décisions d'investissement. Un des défis est de parvenir à évaluer l'effet de ces préférences (i) sur la valorisation des actifs financiers et, en conséquence, (ii) sur les pratiques des entreprises. Une des complexités de cet enjeu est que les préférences non-pécuniaires des investisseurs varient au cours du temps. Il convient ainsi de parvenir à modéliser leurs dynamiques et d'en estimer les effets. Le prix du Jeune Chercheur en Finance Verte de la Banque de France nous permet de tester les résultats du modèle que nous développons en utilisant les détentions d'actifs des fonds verts pour construire un proxy dynamique des préférences non-pécuniaires des investisseurs verts. Nous espérons ainsi éclairer le débat sur l'impact de l'investissement vert - lorsque l'on prend en compte sa dynamique - sur le prix des actifs et les pratiques des entreprises. Plus d’informations »

Le communiqué de presse est consultable ici

 

 

 

Fanny Henriet (Lauréate 2019)

« Les réserves d’énergies fossiles sont entre 4 et 8 fois plus importantes que notre budget carbone restant si nous voulons limiter le réchauffement à 2 degrés.  Les réserves incompatibles avec une économie bas carbone devraient rester sous terre, et font partie des « actifs échoués ». Quels sont précisément ces actifs ? Qui les détient ? Le prix jeune chercheur pour la finance verte de la Banque de France m’a permis d’approfondir cette question dans le cas du pétrole. Avec des données précises sur les coûts d’extraction et l’intensité polluante de la vaste majorité des puits de pétrole du monde depuis 1970, récupérées grâce au prix jeune chercheur de la Banque de France, nous pouvons estimer précisément quels sont ces actifs échoués.  Le prix a été décisif pour entreprendre ce projet dont nous aurons bientôt les premiers résultats. Plus d’informations »  

Le communiqué de presse est consultable ici

 

Louis-Gaëtan Giraudet (Lauréat 2018)

« J’ai reçu en 2018 le Prix Jeune Chercheur de la Banque de France en finance verte. Ce prix récompensait mon projet de recherche sur l’éco-prêt à taux zéro, qui permet depuis 2009 aux ménages d’emprunter gratuitement des fonds pour améliorer l’efficacité énergétique de leur logement. Mes recherches visent spécifiquement à comprendre pourquoi le recours à cet instrument est si faible. J’ai vu dans cette récompense une reconnaissance de mes travaux passés sur les politiques de rénovation énergétique des logements, sur lesquels s’appuyait mon projet, ainsi qu’un encouragement à les poursuivre. Au-delà de mon projet, j’ai apprécié que la Banque de France récompense des recherches sur la demande des ménages, qui se situe en « bout de chaîne » des grands circuits financiers. Alors que les facilités de financement en faveur de la transition énergétique ne cessent de prendre de l’ampleur, leur efficacité dépend de façon décisive d’une bonne interaction entre les organismes de crédit et les ménages. En identifiant d’éventuels dysfonctionnements dans cette interaction, j’espère, grâce au soutien et à la reconnaissance de la Banque de France, pouvoir proposer des ajustements à l’éco-prêt à taux zéro et lui permettre ainsi de mieux contribuer à la massification de la rénovation énergétique. Plus d’informations »

Le communiqué de presse est consultable ici.
 

Conditions de candidature (depuis 2021)

  • Mener des projets de recherche en finance verte,
  • Être titulaire d’une thèse et âgé de moins de 40 ans idéalement ou étudiant(e) inscrit en thèse et n’ayant pas encore soutenu sa thèse (dès lors que la date de la soutenance est fixée),
  • Être affilié à une université et/ou une institution académique française(s).


Les sujets de recherche

Le projet doit être un projet de recherche théorique ou empirique en économie ou en finance en lien avec l’environnement en général et le changement climatique en particulier (ainsi que la perte de biodiversité) et avec les implications de ceux-ci pour l’économie et/ou le secteur financier.

Les sujets de recherche peuvent par exemple porter sur la mesure des risques liés au climat et leur atténuation par les institutions financières ou sur le développement de l’offre de produits financiers verts dans les banques (commerciales et/ou publiques), les compagnies d’assurance et de réassurance, les gestionnaires de fonds et les marchés de capitaux. Ils peuvent en particulier être en lien avec les travaux du NGFS tels que décrits sur le site internet de ce dernier.

Exemples de sujets :

  • Les pratiques de communication des institutions financières et des entreprises en matière de risques liés au climat ;
  • Les politiques d’alignement des institutions financières avec les objectifs politiques concernant le climat (Accord de Paris…) ;
  • Les méthodologies d’évaluation des risques financiers liés au changement climatique/du différentiel de risque potentiel entre actifs « verts » et actifs « marron » ;
  • Les canaux de transmission à l'économie et au système financier des risques liés au climat, au niveau des secteurs institutionnels ;
  • L’analyse de scénarios permettant d’identifier les impacts du changement climatique sur le secteur financier ;
  • Les modèles macroéconomiques d'évaluation de l'incidence du changement climatique sur l'économie ;
  • Les actions possibles des banques centrales pour renforcer le marché obligataire vert ou le verdissement du système financier ;
  • Les liens entre politique monétaire et changement climatique ;
  • Le rôle des labels verts en finance etc.


Le comité de sélection

Le comité de sélection des différentes éditions est composé de professeurs de renom impliqués depuis de nombreuses années sur ces sujets, exerçant en France et/ou à l’étranger :

 

Updated on: 09/14/2022 11:54